bandeau handzone

Méline Nocandy, les Jeux plutôt deux fois qu'une

Jeux Olympiques

samedi 20 juillet 2024 - © Laurent Hoppe

 5 min 50 de lecture

Championne olympique à Tokyo, la demi-centre rêve d'un doublé en or le 10 août. Un défi enthousiasmant, excitant, qui n'attendra pas la cérémonie d'ouverture, avec un Hongrie – France programmé la veille de celle-ci. Chargée d'ordonner et de dynamiser la mécanique bleue avec Tamara Horacek, de Paris à la métropole lilloise, celle dont la présence dans le groupe des 14 aura été incertaine jusqu'au bout redouble d'exigence pour être à la hauteur de l'événement.

Nées d'un choc frontal avec une Angolaise, les inquiétudes paloises n'ont plus lieu d'être. Sortie peu avant la fin de la première mi-temps du dernier test-match public (33-20 contre l'Angola, samedi dernier), Méline Nocandy se porte beaucoup mieux. La meneuse de jeu a repris l'entraînement collectif ce jeudi, après avoir couru et pédalé individuellement en début de semaine. Au bout de sa route, la compétition d'une vie, possiblement au-dessus de Tokyo 2020-21, édition sous cloche, avec masques anti-Covid, mais finie l'or autour du cou... Internationale A depuis le printemps 2019, la Guadeloupéenne de 26 ans (74 sélections, 143 buts) remettra ses compétences de défenseure avancée, de duelliste, de tireuse pleine lucarne au service de la patrie, dès jeudi prochain. Olivier Krumbholz les a privilégiées à l'altruisme de Grace Zaadi (réserviste), à l'heure de former sa paire de demi-centres. Un arbitrage remarqué, commenté, favorable à la championne du monde 2023 recrutée par Brest.

 

Des Jeux Olympiques en France, cette fois devant des spectateurs, dont sans doute votre famille... Deux semaines hors du commun approchent, Méline ?

C'est la promesse de quelque chose d'extraordinaire, qui n'arrive qu'une fois dans une vie. C'est beaucoup d'émotion, beaucoup de fierté. Je suis très contente que cela puisse se produire.

Malgré l'enchaînement des stages, une longue mise en condition, est-on complètement préparé à vivre ce contexte unique ?

On a déjà vécu des compétitions. J'ai fait les Jeux de 2021, je sais que c'est différent d'un championnat du monde ou d'un championnat d'Europe. Mais les Jeux à la maison, où il y a énormément d'attentes... Quand on y sera, on saura si on prêtes ou pas. Pendant mes deux ans à Paris, j'ai vu tout l'engouement autour de cet événement. Ce sera extraordinaire, quoi qu'il arrive.


Revenir aux Jeux, est-ce la récompense de tous les efforts consentis depuis trois ans, en particulier pour revenir de la rupture des croisés qui avait gâché votre première saison à Paris 92 (septembre 2022-juin 2023) ?

Quand j'étais en Guadeloupe, pendant la PMA, je me disais « Imagine que tu es aux Jeux de 2024. Il faut que tu continues à courir pendant cinq secondes ». Au lieu d'abandonner, de courir moins vite. Je pense aux JO depuis 2017, depuis qu'on sait qu'ils seront à Paris. Ca m'anime au quotidien. Après, j'ai vécu 2021, alors beaucoup de choses ont changé dans ma tête. C'est aussi pour vivre ces moments-là que j'ai tout quitté en Guadeloupe, que j'ai fait de mon sport mon métier.


Les jours précédant l'annonce de la liste des 14 (le 8 juillet), l'incertitude à votre poste (trois candidates pour deux places) ont-ils été stressants ?

Je n'ai jamais eu la boule au ventre, je n'étais pas du tout stressée. Enormément de journalistes m'ont dit que cela allait être chaud, mais je sais que quand on fait une très bonne compétition, il ne faut nis'inquiéter, ni avoir de regrets. Maintenant, je considère le handball plus comme une passion qu'un métier. Je profite, je m'amuse sur le terrain comme quand j'étais plus jeune. Je suis très contente d'être dans les 14. C'aurait été la même chose si j'avais été dans les 17.

Vous êtes l'une des six médaillées d'or de Tokyo (*) à défendre ce titre. Que dit cette proportion de l'évolution du collectif pendant l'olympiade, de sa permanence au sommet international ?

Ca veut dire qu'on travaille bien, qu'on garde nos valeurs. Au moment où je suis revenue (à l'automne 2023), l'équipe avait changé, mais les valeurs sont restées les mêmes. La manière de travailler, aussi. On essaie juste de prendre ce que les anciennes nous ont donné, de continuer à le partager. C'est la force de l'équipe de France. La défense, par exemple, elle existe depuis bien avant 2021. On essaie de l'entretenir, comme dans tous les secteurs du jeu.


Du fait de son format ramassé, du nombre d'équipes (12), le tournoi olympique est-il plus compliqué qu'un Mondial ou un Euro ?

Dans tous les cas, il est plus dur. On n'a que les meilleures équipes du monde, pas 18, 30 ou je ne sais combien... Ensuite, on joue tous les deux jours, et on est quatorze. Ca veut dire que soit ça passe, soit ça casse. Soit tu es là, soit tu n'es pas là. Tu n'as pas droit à une seconde chance. C'est un peu violent, c'est ce qui rend la chose difficile. Surtout, toute la planète va regarder. C'est ce qui rend le tournoi exceptionnel, particulier.

Jamais les Bleues n'ont enchaîné deux titres consécutifs, ni gagné une même compétition deux fois de suite. Egaler les hommes (doublé Pékin 2008-Londres 2012), est-ce votre réelle ambition ?

L'objectif, c'est clairement de gagner. On est en France, on est championnes olympiques en titre. On s'entraîne pour ça, il n'y a pas de débat !

A J-5 de France – Hongrie, vous emménagez ce samedi au village olympique. Quel champion, ou championne, aimeriez-vous y rencontrer ?

Ce n'est pas une sportive en activité. Je voudrais bien rencontrer Laura Flessel (médaillée d'or 1996 au fleuret, entre autres). Je sais qu'elle sera là, alors j'ai hâte !

On se souvient enfin de la devise tokyoïte « Fèmé boutik », passée à la postérité. Quelle sera celle de Paris 2024 ?

On ne l'a pas encore (rires) ! Ca sera fonction de notre histoire, de comment ça se passera, des difficultés qu'on rencontrera, de notre mood...

 

Le calendrier olympique de l'équipe de France féminine

Premier tour (groupe B, à l'Arena Sud de Paris XVème, Porte de Versailles)

Jeudi 25 juillet : contre la Hongrie (19 h, en direct sur France TV et Eurosport 1)

Dimanche 28 juillet : contre les Pays-Bas (21 h)

Mardi 30 juillet : contre le Brésil (19 h)

Jeudi 1er août : contre l'Angola (16 h)  

Samedi 3 août : contre l'Espagne (11 h)

Phase finale (à Villeneuve-d'Ascq, stade Pierre-Mauroy)

Mardi 6 août : quart de finale

Jeudi 8 août : demi-finale

Samedi 10 août : match pour la médaille de bronze, puis finale.

Pour rappel, Allemagne, Corée du Sud, Danemark, Norvège, Slovénie et Suède forment l'autre groupe de six.

(*) Laura Flippes, Coralie Lassource, Estelle Nze Minko, Pauletta Foppa et Chloé Valentini ont aussi été championnes olympiques à Tokyo. Comme les réservistes Cléopâtre Darleux et Grace Zaadi.

Méline Nocandy, les Jeux plutôt deux fois qu'une 

Jeux Olympiques

samedi 20 juillet 2024 - © Laurent Hoppe

 5 min 50 de lecture

Championne olympique à Tokyo, la demi-centre rêve d'un doublé en or le 10 août. Un défi enthousiasmant, excitant, qui n'attendra pas la cérémonie d'ouverture, avec un Hongrie – France programmé la veille de celle-ci. Chargée d'ordonner et de dynamiser la mécanique bleue avec Tamara Horacek, de Paris à la métropole lilloise, celle dont la présence dans le groupe des 14 aura été incertaine jusqu'au bout redouble d'exigence pour être à la hauteur de l'événement.

Nées d'un choc frontal avec une Angolaise, les inquiétudes paloises n'ont plus lieu d'être. Sortie peu avant la fin de la première mi-temps du dernier test-match public (33-20 contre l'Angola, samedi dernier), Méline Nocandy se porte beaucoup mieux. La meneuse de jeu a repris l'entraînement collectif ce jeudi, après avoir couru et pédalé individuellement en début de semaine. Au bout de sa route, la compétition d'une vie, possiblement au-dessus de Tokyo 2020-21, édition sous cloche, avec masques anti-Covid, mais finie l'or autour du cou... Internationale A depuis le printemps 2019, la Guadeloupéenne de 26 ans (74 sélections, 143 buts) remettra ses compétences de défenseure avancée, de duelliste, de tireuse pleine lucarne au service de la patrie, dès jeudi prochain. Olivier Krumbholz les a privilégiées à l'altruisme de Grace Zaadi (réserviste), à l'heure de former sa paire de demi-centres. Un arbitrage remarqué, commenté, favorable à la championne du monde 2023 recrutée par Brest.

 

Des Jeux Olympiques en France, cette fois devant des spectateurs, dont sans doute votre famille... Deux semaines hors du commun approchent, Méline ?

C'est la promesse de quelque chose d'extraordinaire, qui n'arrive qu'une fois dans une vie. C'est beaucoup d'émotion, beaucoup de fierté. Je suis très contente que cela puisse se produire.

Malgré l'enchaînement des stages, une longue mise en condition, est-on complètement préparé à vivre ce contexte unique ?

On a déjà vécu des compétitions. J'ai fait les Jeux de 2021, je sais que c'est différent d'un championnat du monde ou d'un championnat d'Europe. Mais les Jeux à la maison, où il y a énormément d'attentes... Quand on y sera, on saura si on prêtes ou pas. Pendant mes deux ans à Paris, j'ai vu tout l'engouement autour de cet événement. Ce sera extraordinaire, quoi qu'il arrive.


Revenir aux Jeux, est-ce la récompense de tous les efforts consentis depuis trois ans, en particulier pour revenir de la rupture des croisés qui avait gâché votre première saison à Paris 92 (septembre 2022-juin 2023) ?

Quand j'étais en Guadeloupe, pendant la PMA, je me disais « Imagine que tu es aux Jeux de 2024. Il faut que tu continues à courir pendant cinq secondes ». Au lieu d'abandonner, de courir moins vite. Je pense aux JO depuis 2017, depuis qu'on sait qu'ils seront à Paris. Ca m'anime au quotidien. Après, j'ai vécu 2021, alors beaucoup de choses ont changé dans ma tête. C'est aussi pour vivre ces moments-là que j'ai tout quitté en Guadeloupe, que j'ai fait de mon sport mon métier.


Les jours précédant l'annonce de la liste des 14 (le 8 juillet), l'incertitude à votre poste (trois candidates pour deux places) ont-ils été stressants ?

Je n'ai jamais eu la boule au ventre, je n'étais pas du tout stressée. Enormément de journalistes m'ont dit que cela allait être chaud, mais je sais que quand on fait une très bonne compétition, il ne faut nis'inquiéter, ni avoir de regrets. Maintenant, je considère le handball plus comme une passion qu'un métier. Je profite, je m'amuse sur le terrain comme quand j'étais plus jeune. Je suis très contente d'être dans les 14. C'aurait été la même chose si j'avais été dans les 17.

Vous êtes l'une des six médaillées d'or de Tokyo (*) à défendre ce titre. Que dit cette proportion de l'évolution du collectif pendant l'olympiade, de sa permanence au sommet international ?

Ca veut dire qu'on travaille bien, qu'on garde nos valeurs. Au moment où je suis revenue (à l'automne 2023), l'équipe avait changé, mais les valeurs sont restées les mêmes. La manière de travailler, aussi. On essaie juste de prendre ce que les anciennes nous ont donné, de continuer à le partager. C'est la force de l'équipe de France. La défense, par exemple, elle existe depuis bien avant 2021. On essaie de l'entretenir, comme dans tous les secteurs du jeu.


Du fait de son format ramassé, du nombre d'équipes (12), le tournoi olympique est-il plus compliqué qu'un Mondial ou un Euro ?

Dans tous les cas, il est plus dur. On n'a que les meilleures équipes du monde, pas 18, 30 ou je ne sais combien... Ensuite, on joue tous les deux jours, et on est quatorze. Ca veut dire que soit ça passe, soit ça casse. Soit tu es là, soit tu n'es pas là. Tu n'as pas droit à une seconde chance. C'est un peu violent, c'est ce qui rend la chose difficile. Surtout, toute la planète va regarder. C'est ce qui rend le tournoi exceptionnel, particulier.

Jamais les Bleues n'ont enchaîné deux titres consécutifs, ni gagné une même compétition deux fois de suite. Egaler les hommes (doublé Pékin 2008-Londres 2012), est-ce votre réelle ambition ?

L'objectif, c'est clairement de gagner. On est en France, on est championnes olympiques en titre. On s'entraîne pour ça, il n'y a pas de débat !

A J-5 de France – Hongrie, vous emménagez ce samedi au village olympique. Quel champion, ou championne, aimeriez-vous y rencontrer ?

Ce n'est pas une sportive en activité. Je voudrais bien rencontrer Laura Flessel (médaillée d'or 1996 au fleuret, entre autres). Je sais qu'elle sera là, alors j'ai hâte !

On se souvient enfin de la devise tokyoïte « Fèmé boutik », passée à la postérité. Quelle sera celle de Paris 2024 ?

On ne l'a pas encore (rires) ! Ca sera fonction de notre histoire, de comment ça se passera, des difficultés qu'on rencontrera, de notre mood...

 

Le calendrier olympique de l'équipe de France féminine

Premier tour (groupe B, à l'Arena Sud de Paris XVème, Porte de Versailles)

Jeudi 25 juillet : contre la Hongrie (19 h, en direct sur France TV et Eurosport 1)

Dimanche 28 juillet : contre les Pays-Bas (21 h)

Mardi 30 juillet : contre le Brésil (19 h)

Jeudi 1er août : contre l'Angola (16 h)  

Samedi 3 août : contre l'Espagne (11 h)

Phase finale (à Villeneuve-d'Ascq, stade Pierre-Mauroy)

Mardi 6 août : quart de finale

Jeudi 8 août : demi-finale

Samedi 10 août : match pour la médaille de bronze, puis finale.

Pour rappel, Allemagne, Corée du Sud, Danemark, Norvège, Slovénie et Suède forment l'autre groupe de six.

(*) Laura Flippes, Coralie Lassource, Estelle Nze Minko, Pauletta Foppa et Chloé Valentini ont aussi été championnes olympiques à Tokyo. Comme les réservistes Cléopâtre Darleux et Grace Zaadi.

Dans la même rubrique

Jeux Olympiques
dimanche 11 août 2024
  
Jeux Olympiques
dimanche 11 août 2024
  
Jeux Olympiques
samedi 10 août 2024
  
Jeux Olympiques
vendredi 9 août 2024
  
Jeux Olympiques
vendredi 9 août 2024
  
  1 2 3 4