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U21M: Le match de trop pour les Bleuets

Euro

dimanche 21 juillet 2024 - © Yves Michel

 6 min 38 de lecture

Série victorieuse interrompue pour les Français. Dans leur ultime confrontation de la quinzaine, ils se sont inclinés face à la Macédoine du nord (29-30). Manquant d'un peu de tout pendant 45 minutes, ils se sont réveillés et auraient pu réaliser le hold-up parfait. Ils terminent 10èmes de l'Euro et peuvent enfin goûter à quelques jours de vacances. Avant de penser à la reprise de la saison en club, et pour certains, à la perspective du Mondial U21, l'an prochain en Pologne.

Au-delà du score et cette défaite, on aurait aimé que les Bleuets affichent sur l'ensemble de la rencontre, le même état d'esprit, le même combat que celui du dernier quart d'heure. Ce qui leur a permis de réduire un écart devenu un peu trop conséquent. Excepté un soubresaut dans les dix premières minutes qui les ramènera à égalité après avoir encaissé un 4-1, les Tricolores ont été inexistants durant toute la 1ère période. Il leur a manqué un peu de tout. Dans l'engagement, l'envie, le geste, la solidarité. Ils ont perdu trop de ballons, commis trop de fautes directes pour mener à bien la mission qu'ils s'étaient fixée, basculer après le 1er revers face à l'Espagne, sur une série de 7 succès jusqu'à cet ultime opposition face à un adversaire qu'ils avaient pu jauger trois jours plus tôt. Les joueurs des Balkans ont mieux préparé leur affaire et pris leur revanche. En renouvelant un pressing défensif assez haut, qu'encore une fois, les Français sans doute émoussés par l'enchaînement des matches, ont eu des difficultés à attaquer. Les Nord-Macédoniens ont utilisé toutes les opportunités qui se présentaient, même si leur gardien Galevski n'était pas plus en réussite que son vis-à-vis. Ils ont constamment fait la course en tête dans les trente 1ères minutes et ont capitalisé leur avance peu avant la pause (10-15). A ce moment-là, Michal Baran et ses partenaires avaient le moral dans les chaussettes et on ne voyait pas comment ils allaient réagir tant ce qu'ils avaient produit, était d'une extrême pauvreté. 

L'entrée de Naël Tighiouart, les accélérations et les fixations d'Eliott Desblancs, le 1er arrêt de Stanis Soullier vont les réhabiliter. Sans que cela n'influe sur le tableau d'affichage (19-23 à la 45ème). En défense, les Français avaient tenté d'utiliser la même arme que leur adversaire en étageant le positionnement mais cela leur avait valu plus de torts que de bénéfices. Le retour à un bloc plus compact était moins hasardeux. C'est donc dans ces quinze dernières minutes que les Nord-Macédoniens vont manquer de précision et de lucidité. Six buts inscrits contre deux concédés en un peu plus de six minutes, les Français refaisaient surface et pouvaient entrevoir une issue favorable. Le mano a mano va retenir l'attention jusqu'à 20 secondes du terme. Une longueur à remonter face à un adversaire qui utilise toutes les combines pour que rien ne bouge. Le jeune demi-centre Mitev va se retrouver dans les tribunes et Pierre Alexis Favril à 7 mètres face à Ivan Galevski. Avec dans la main droite du Nantais, le ballon de l'égalisation. Son tir va rebondir sur les tibias du portier de Skopje. La France termine à la 10ème place de cet Euro. 

A Celje (Slovénie), Dvorana Golovec, dimanche 21 juillet
France - Macédoine du Nord          29-30  (mi-temps : 10-15)
Arbitres : Gianna Stella Merisi & Andrea Alejandra Pepe  (Italie)
Evolution du score : 1-3 (5) 2-4 (10) 5-6 (15) 6-8 (20) 8-11 (25) 10-15 (MT) 13-16 (35) 15-19 (40) 19-23 (45) 23-25 (50) 26-27 (55) 29-30 (FIN)

France: Soullier (4 ar./19) Martin-Cussat (4 ar./19) – Peyre (2/2) Favril (4/5 dt 2/3 à 7m) Tighiouart (6/6) Simonnet (1/1), Baran (4/7) Desblancs (5/6) Prat (3/4) Lobgeois, Kirtz (0/1) Wenkegheu-Tchambou, Traoré (1/2) Gourdel (3/4) Karamoko (0/1)  Sidibé

Le regard vers le Mondial en Pologne

Quel doit être le bilan ? «On ne rentre pas de cet Euro, fiers du résultat brut, notre classement final n’est pas à la hauteur de ce qu’on peut imaginer pour le hand français, conçoit Yohan Delattre, mais franchement, c'était un vrai plaisir de travailler avec cette génération durant l’année écoulée.» En Slovénie, la tâche s’annonçait difficile. Avec un changement de formule de compétition, l’épouvantail espagnol comme obstacle dès l’entame et une 1ère défaite que les Bleuets vont traîner comme un boulet. Pour autant... «Il faut être honnête, tempère l’entraîneur national, on peut critiquer la formule mais à la base, nous n’étions pas invités. Nous avons été repêchés parce que l’EHF a décidé d’augmenter le nombre de participants (de 16 à 24). Au tirage, nous étions dans le 3ème chapeau et on a hérité d’adversaires de haut niveau. » La faute à un Euro U18 qui deux ans plus tôt, avait été un cuisant échec (14èmes sur 16). Pas de Mondial, l’été dernier et un impératif: évacuer le traumatisme. « Il est en train d’être soldé. Le rebond est important et depuis un an, ce groupe qui a été remanié, a montré qu’il était en progression. Nous ne partions pas de zéro mais nous étions conscients qu’il y avait un travail de reconstruction. Ce 2ème tour entre la 9è et la 16è place leur a permis d’exister, de gagner des matches, de prendre confiance. Il a fallu les persuader qu’ils devaient se montrer patients et nourrir une ambition.» Yohan Delattre sait mieux que quiconque que les équilibres sont fragiles. Le dernier match contre la Macédoine du Nord est là pour le rappeler. «On est encore à la tangente sur certains matches. Il faut par moments, gérer un peu mieux les émotions, faire preuve de plus de maturité.»



L’été prochain, la génération 2004-2005 participera au championnat du Monde en Pologne. Avec pourquoi pas, des ambitions revues à la hausse. «Dès lors qu’ils ont pris conscience qu’ils pouvaient exister au plan international, ils savent à quoi prétendre. Je pense qu’on peut viser les places entre 4 et 8ème. » Avec quelle équipe ? Des joueurs qui peuvent être considérés comme des leaders dans cette tranche d’âge n’étaient pas en Slovénie. En l’absence du Cristolien Belco Ayeva (photo ci-dessus - blessé en fin de saison), des faiblesses sont apparues sur le côté droit de la base arrière. Reyhan Zuzo et surtout Michal Baran ont essayé de dépanner sur un poste qui n’est pas le leur. Henri Kirtz lui, a eu du mal à convaincre. « Henri a payé un peu plus que les autres, l’entame face à l’Espagne. C’est un garçon qui a besoin de rythme et il a été pénalisé par une blessure en début d’année. Je ne doute pas qu’il puisse retrouver de l’explosivité. Le fait d’être moins sollicité lui a forcément mis le doute. » Parmi les satisfactions, si Amara Karamoko a confirmé tout le bien qu’on pouvait penser de lui sur le poste de pivot (en attendant le retour du Dijonnais Axel Lanfranchi), tout comme Naël Tighiouart à l’aile gauche, si ‘’Momo’’ Sidibé est en passe de revendiquer le titre symbolique de patron de la défense, l’équipe de France U21 peut aussi compter sur un échantillon de gardiens. En début d’année, le Cessonnais Yann Pichon apparaissait comme incontestable mais il s’est blessé et a du être opéré du genou. Niels Martin-Cussat-Blanc a pris la suite et Stanis Soullier a fait son apparition en juin au stage de Temple-sur-Lot. Après une entame d’Euro poussive, le Parisien a marqué les esprits. « Avec très certainement le retour de Yann, il faudra voir comment la complémentarité va s’opérer mais à l’évidence, cet Euro a permis de révéler Stanis, de confirmer Niels même si au début il a été un petit peu embêté physiquement.» Sans oublier dans cette revue d'effectif, le couteau suisse raphaélois Noah Kouadio, forfait à l'embarquement pour la Slovénie. Yohan Delattre et son staff ont prévu de retrouver leurs joueurs en octobre-novembre pour un stage à la Maison du Handball et un déplacement au Danemark.

U21M: Le match de trop pour les Bleuets 

Euro

dimanche 21 juillet 2024 - © Yves Michel

 6 min 38 de lecture

Série victorieuse interrompue pour les Français. Dans leur ultime confrontation de la quinzaine, ils se sont inclinés face à la Macédoine du nord (29-30). Manquant d'un peu de tout pendant 45 minutes, ils se sont réveillés et auraient pu réaliser le hold-up parfait. Ils terminent 10èmes de l'Euro et peuvent enfin goûter à quelques jours de vacances. Avant de penser à la reprise de la saison en club, et pour certains, à la perspective du Mondial U21, l'an prochain en Pologne.

Au-delà du score et cette défaite, on aurait aimé que les Bleuets affichent sur l'ensemble de la rencontre, le même état d'esprit, le même combat que celui du dernier quart d'heure. Ce qui leur a permis de réduire un écart devenu un peu trop conséquent. Excepté un soubresaut dans les dix premières minutes qui les ramènera à égalité après avoir encaissé un 4-1, les Tricolores ont été inexistants durant toute la 1ère période. Il leur a manqué un peu de tout. Dans l'engagement, l'envie, le geste, la solidarité. Ils ont perdu trop de ballons, commis trop de fautes directes pour mener à bien la mission qu'ils s'étaient fixée, basculer après le 1er revers face à l'Espagne, sur une série de 7 succès jusqu'à cet ultime opposition face à un adversaire qu'ils avaient pu jauger trois jours plus tôt. Les joueurs des Balkans ont mieux préparé leur affaire et pris leur revanche. En renouvelant un pressing défensif assez haut, qu'encore une fois, les Français sans doute émoussés par l'enchaînement des matches, ont eu des difficultés à attaquer. Les Nord-Macédoniens ont utilisé toutes les opportunités qui se présentaient, même si leur gardien Galevski n'était pas plus en réussite que son vis-à-vis. Ils ont constamment fait la course en tête dans les trente 1ères minutes et ont capitalisé leur avance peu avant la pause (10-15). A ce moment-là, Michal Baran et ses partenaires avaient le moral dans les chaussettes et on ne voyait pas comment ils allaient réagir tant ce qu'ils avaient produit, était d'une extrême pauvreté. 

L'entrée de Naël Tighiouart, les accélérations et les fixations d'Eliott Desblancs, le 1er arrêt de Stanis Soullier vont les réhabiliter. Sans que cela n'influe sur le tableau d'affichage (19-23 à la 45ème). En défense, les Français avaient tenté d'utiliser la même arme que leur adversaire en étageant le positionnement mais cela leur avait valu plus de torts que de bénéfices. Le retour à un bloc plus compact était moins hasardeux. C'est donc dans ces quinze dernières minutes que les Nord-Macédoniens vont manquer de précision et de lucidité. Six buts inscrits contre deux concédés en un peu plus de six minutes, les Français refaisaient surface et pouvaient entrevoir une issue favorable. Le mano a mano va retenir l'attention jusqu'à 20 secondes du terme. Une longueur à remonter face à un adversaire qui utilise toutes les combines pour que rien ne bouge. Le jeune demi-centre Mitev va se retrouver dans les tribunes et Pierre Alexis Favril à 7 mètres face à Ivan Galevski. Avec dans la main droite du Nantais, le ballon de l'égalisation. Son tir va rebondir sur les tibias du portier de Skopje. La France termine à la 10ème place de cet Euro. 

A Celje (Slovénie), Dvorana Golovec, dimanche 21 juillet
France - Macédoine du Nord          29-30  (mi-temps : 10-15)
Arbitres : Gianna Stella Merisi & Andrea Alejandra Pepe  (Italie)
Evolution du score : 1-3 (5) 2-4 (10) 5-6 (15) 6-8 (20) 8-11 (25) 10-15 (MT) 13-16 (35) 15-19 (40) 19-23 (45) 23-25 (50) 26-27 (55) 29-30 (FIN)

France: Soullier (4 ar./19) Martin-Cussat (4 ar./19) – Peyre (2/2) Favril (4/5 dt 2/3 à 7m) Tighiouart (6/6) Simonnet (1/1), Baran (4/7) Desblancs (5/6) Prat (3/4) Lobgeois, Kirtz (0/1) Wenkegheu-Tchambou, Traoré (1/2) Gourdel (3/4) Karamoko (0/1)  Sidibé

Le regard vers le Mondial en Pologne

Quel doit être le bilan ? «On ne rentre pas de cet Euro, fiers du résultat brut, notre classement final n’est pas à la hauteur de ce qu’on peut imaginer pour le hand français, conçoit Yohan Delattre, mais franchement, c'était un vrai plaisir de travailler avec cette génération durant l’année écoulée.» En Slovénie, la tâche s’annonçait difficile. Avec un changement de formule de compétition, l’épouvantail espagnol comme obstacle dès l’entame et une 1ère défaite que les Bleuets vont traîner comme un boulet. Pour autant... «Il faut être honnête, tempère l’entraîneur national, on peut critiquer la formule mais à la base, nous n’étions pas invités. Nous avons été repêchés parce que l’EHF a décidé d’augmenter le nombre de participants (de 16 à 24). Au tirage, nous étions dans le 3ème chapeau et on a hérité d’adversaires de haut niveau. » La faute à un Euro U18 qui deux ans plus tôt, avait été un cuisant échec (14èmes sur 16). Pas de Mondial, l’été dernier et un impératif: évacuer le traumatisme. « Il est en train d’être soldé. Le rebond est important et depuis un an, ce groupe qui a été remanié, a montré qu’il était en progression. Nous ne partions pas de zéro mais nous étions conscients qu’il y avait un travail de reconstruction. Ce 2ème tour entre la 9è et la 16è place leur a permis d’exister, de gagner des matches, de prendre confiance. Il a fallu les persuader qu’ils devaient se montrer patients et nourrir une ambition.» Yohan Delattre sait mieux que quiconque que les équilibres sont fragiles. Le dernier match contre la Macédoine du Nord est là pour le rappeler. «On est encore à la tangente sur certains matches. Il faut par moments, gérer un peu mieux les émotions, faire preuve de plus de maturité.»



L’été prochain, la génération 2004-2005 participera au championnat du Monde en Pologne. Avec pourquoi pas, des ambitions revues à la hausse. «Dès lors qu’ils ont pris conscience qu’ils pouvaient exister au plan international, ils savent à quoi prétendre. Je pense qu’on peut viser les places entre 4 et 8ème. » Avec quelle équipe ? Des joueurs qui peuvent être considérés comme des leaders dans cette tranche d’âge n’étaient pas en Slovénie. En l’absence du Cristolien Belco Ayeva (photo ci-dessus - blessé en fin de saison), des faiblesses sont apparues sur le côté droit de la base arrière. Reyhan Zuzo et surtout Michal Baran ont essayé de dépanner sur un poste qui n’est pas le leur. Henri Kirtz lui, a eu du mal à convaincre. « Henri a payé un peu plus que les autres, l’entame face à l’Espagne. C’est un garçon qui a besoin de rythme et il a été pénalisé par une blessure en début d’année. Je ne doute pas qu’il puisse retrouver de l’explosivité. Le fait d’être moins sollicité lui a forcément mis le doute. » Parmi les satisfactions, si Amara Karamoko a confirmé tout le bien qu’on pouvait penser de lui sur le poste de pivot (en attendant le retour du Dijonnais Axel Lanfranchi), tout comme Naël Tighiouart à l’aile gauche, si ‘’Momo’’ Sidibé est en passe de revendiquer le titre symbolique de patron de la défense, l’équipe de France U21 peut aussi compter sur un échantillon de gardiens. En début d’année, le Cessonnais Yann Pichon apparaissait comme incontestable mais il s’est blessé et a du être opéré du genou. Niels Martin-Cussat-Blanc a pris la suite et Stanis Soullier a fait son apparition en juin au stage de Temple-sur-Lot. Après une entame d’Euro poussive, le Parisien a marqué les esprits. « Avec très certainement le retour de Yann, il faudra voir comment la complémentarité va s’opérer mais à l’évidence, cet Euro a permis de révéler Stanis, de confirmer Niels même si au début il a été un petit peu embêté physiquement.» Sans oublier dans cette revue d'effectif, le couteau suisse raphaélois Noah Kouadio, forfait à l'embarquement pour la Slovénie. Yohan Delattre et son staff ont prévu de retrouver leurs joueurs en octobre-novembre pour un stage à la Maison du Handball et un déplacement au Danemark.

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