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Valentin Kieffer a pris de l'altitude

LMSL

mardi 27 août 2024 - © Yves Michel

 5 min 20 de lecture

Valentin Kieffer a été désigné meilleur gardien de la saison écoulée. Pas totalement rassasié, l'Alsacien de naissance a quitté le Nord et Dunkerque et a pris de la hauteur, en signant à Chambéry. Une équipe ambitieuse qui démarre un nouveau cycle pour sa 30ème année parmi l'élite.

Insolite. Ce vendredi, Valentin Kieffer revêtira symboliquement, l’espace d’une soirée, le maillot de Dunkerque. Pour recevoir le trophée de meilleur gardien 2023-2024. Car c’est ce qui change cette année, les récompenses ne sont plus remises au lendemain de la dernière journée mais quelques jours avant le début de la saison qui suit. Entre temps, l’Alsacien de naissance a pris la direction des Alpes et signé (jusqu'en 2026) à Chambéry. « J’étais déjà content d’être dans les nommés et d’avoir réalisé une bonne saison mais comme il y a eu cette coupure, je n’y pensais pas trop. En plus, j’ai changé de club donc cela a été un peu particulier. C’est un trophée individuel qui ne doit pas me faire oublier que c’est aussi grâce au travail de l’équipe que je l’obtiens. Quand je suis arrivé à Dunkerque je savais que j’allais progresser et au final, c’est très valorisant d’être reconnu pour son travail. » Pas évident non plus lorsqu’il y a un an, l’intéressé apprend que son binôme Samir Bellahcène s’expatrie pour Kiel et qu’il devra endosser la responsabilité de leader dans la cage nordiste. « J’ai été le 1er surpris par l’annonce mais cela ne m’a pas plus perturbé que ça. J'avais effectué une bonne prépa, j'étais en forme et surtout je me sentais prêt à répondre à la confiance que les coaches m’accordaient. Je pense avoir été régulier sur les 30 matches de D1. » Une constance qu’il partage avec Benjamin Richert (photo ci-dessous), un autre lauréat des trophées LNH qu’il a retrouvé fin juillet, au pied des montagnes, sous le blason chambérien. Un pote de longue date avec lequel il a tout partagé ou presque, notamment ce titre de champion du Monde U21 en 2019. « Ça remonte bien avant ça. On était en sélection du Bas-Rhin et dès les moins de 12, on s’est souvent affronté. On s’est retrouvé au pôle de Strasbourg, on a toujours été proche. Nos familles se connaissent, on est même parti en vacances ensemble. On ne s’est jamais perdu de vue. » Même si celui qui tire les 7 mètres est resté dans la capitale alsacienne et celui qui les arrête, a intégré Sélestat. « On s’était toujours dit que si on arrivait à passer pro, ce serait génial de se retrouver dans la même équipe. Petits, on rêvait de ça et ça se réalise 13 ans plus tard à Chambéry.» Pour le gardien et le gaucher qui est un réel prétendant à France "A", la progression est raisonnée. Valentin a fait ses gammes à Sélestat, avant de s’endurcir à Saran en Proligue et franchir un palier supplémentaire lors des trois dernières années à Dunkerque. «C’est exactement ça et en plus, j’ai eu la chance de faire partie des sélections jeunes et de gagner des titres. Donc forcément, ça ouvre l’appétit et ça te donne envie de continuer au plus haut niveau quand tu deviens adulte.» Cet été, dans le club savoyard, quelques têtes ont été remplacées. 



Tout naturellement dans l’effectif, avec entre autres départs, Hugo Brouzet, Antoine Tissot et Alex Tritta (tous les trois pour Aix) et l’arrivée (outre Valentin), du pivot Adrien Vergely et des arrières droits Hugo Pimenta et le Tchèque Adam Tomasek. Changement également au sein de l’encadrement. Baptiste Malfondet succède à Bertrand Gille à la direction sportive mais surtout, l’Espagnol Asier Antonio transfuge de Frontignan, a la lourde mission de faire aussi bien qu’Erick Mathé, parti vers Montpellier. « Ce qui est intéressant, relève Valentin Kieffer, c’est que même si l’ossature a été conservée avec des éléments qui sont là depuis pas mal de temps, si ce qui a bien fonctionné a été gardé (3èmes attaque et défense la saison passée), on repart sur une page blanche, un nouveau projet. Les nouveaux apportent de nouvelles idées et le coach, une conception du jeu que finalement tout le monde a découvert. Son travail est basé sur la tactique, c’est vraiment technique, précis et le collectif adhère à cette rigueur. Il est aussi exigeant en attaque qu’en défense. En tout cas, à mon niveau, cela me convient parfaitement. En prépa, on a fait beaucoup d’analytique et on a corrigé pas mal de choses. » Le 1er objectif ? Se qualifier pour les 8èmes de finale de la Coupe de France. Ce sera mardi prochain (le 3 septembre) à Besançon. Pas le temps de souffler puisque trois jours plus tard, Chambéry accueillera Cesson en Starligue. Début du marathon de 30 étapes avec le projet ambitieux de caresser a minima le top 5. « On a le potentiel pour viser l’Europe. » Ce que les Savoyards avaient atteint la saison dernière sans pouvoir se qualifier au 2ème tour, pour la phase de groupe. 



Longévité, fidélité et... 
Il ne nous en voudra pas de le qualifier ainsi mais à Chambéry, Pierre Paturel fait partie du mobilier le plus résistant. Comme une armoire massive en mélèze. Le défenseur pur produit alpin (depuis ses jeunes débuts à Bonneville en... Haute-Savoie) entame sa 19ème saison sous les couleurs chambériennes dont la 14ème en tant que pro. Il est parti pour... durer puisque le capitaine a prolongé jusqu'en 2026. Il aura fêté ses 37 printemps. 

... Jeunesse
Valentin Kieffer partagera la cage chambérienne avec Harun Hodzic. Le jeune Bosnien parfaitement francophone, de 11 mois et 5 jours son cadet, est arrivé dans la préfecture de Savoie en 2018. Tout juste majeur, il a gravi les échelons, au point de se retrouver trois ans plus tard, binôme du Suisse Nikola Portner et lors des deux saisons écoulées, du Croate Filip Ivic. Mais cette année, la paire qu'il forme avec Valentin est la plus jeune de l'élite (24 ans et 1/2 de moyenne d'âge). « On s'entend très bien, c'est très fluide, valide le Français. On a des objectifs communs et on discute beaucoup sur les impacts, la manière de gérer les attaquants. J'espère que notre binôme sera très performant pour l'équipe. Il est très curieux et regarde beaucoup ce qui se passe dans le hand. En plus, il est très cool.» 

Valentin Kieffer a pris de l'altitude  

LMSL

mardi 27 août 2024 - © Yves Michel

 5 min 20 de lecture

Valentin Kieffer a été désigné meilleur gardien de la saison écoulée. Pas totalement rassasié, l'Alsacien de naissance a quitté le Nord et Dunkerque et a pris de la hauteur, en signant à Chambéry. Une équipe ambitieuse qui démarre un nouveau cycle pour sa 30ème année parmi l'élite.

Insolite. Ce vendredi, Valentin Kieffer revêtira symboliquement, l’espace d’une soirée, le maillot de Dunkerque. Pour recevoir le trophée de meilleur gardien 2023-2024. Car c’est ce qui change cette année, les récompenses ne sont plus remises au lendemain de la dernière journée mais quelques jours avant le début de la saison qui suit. Entre temps, l’Alsacien de naissance a pris la direction des Alpes et signé (jusqu'en 2026) à Chambéry. « J’étais déjà content d’être dans les nommés et d’avoir réalisé une bonne saison mais comme il y a eu cette coupure, je n’y pensais pas trop. En plus, j’ai changé de club donc cela a été un peu particulier. C’est un trophée individuel qui ne doit pas me faire oublier que c’est aussi grâce au travail de l’équipe que je l’obtiens. Quand je suis arrivé à Dunkerque je savais que j’allais progresser et au final, c’est très valorisant d’être reconnu pour son travail. » Pas évident non plus lorsqu’il y a un an, l’intéressé apprend que son binôme Samir Bellahcène s’expatrie pour Kiel et qu’il devra endosser la responsabilité de leader dans la cage nordiste. « J’ai été le 1er surpris par l’annonce mais cela ne m’a pas plus perturbé que ça. J'avais effectué une bonne prépa, j'étais en forme et surtout je me sentais prêt à répondre à la confiance que les coaches m’accordaient. Je pense avoir été régulier sur les 30 matches de D1. » Une constance qu’il partage avec Benjamin Richert (photo ci-dessous), un autre lauréat des trophées LNH qu’il a retrouvé fin juillet, au pied des montagnes, sous le blason chambérien. Un pote de longue date avec lequel il a tout partagé ou presque, notamment ce titre de champion du Monde U21 en 2019. « Ça remonte bien avant ça. On était en sélection du Bas-Rhin et dès les moins de 12, on s’est souvent affronté. On s’est retrouvé au pôle de Strasbourg, on a toujours été proche. Nos familles se connaissent, on est même parti en vacances ensemble. On ne s’est jamais perdu de vue. » Même si celui qui tire les 7 mètres est resté dans la capitale alsacienne et celui qui les arrête, a intégré Sélestat. « On s’était toujours dit que si on arrivait à passer pro, ce serait génial de se retrouver dans la même équipe. Petits, on rêvait de ça et ça se réalise 13 ans plus tard à Chambéry.» Pour le gardien et le gaucher qui est un réel prétendant à France "A", la progression est raisonnée. Valentin a fait ses gammes à Sélestat, avant de s’endurcir à Saran en Proligue et franchir un palier supplémentaire lors des trois dernières années à Dunkerque. «C’est exactement ça et en plus, j’ai eu la chance de faire partie des sélections jeunes et de gagner des titres. Donc forcément, ça ouvre l’appétit et ça te donne envie de continuer au plus haut niveau quand tu deviens adulte.» Cet été, dans le club savoyard, quelques têtes ont été remplacées. 



Tout naturellement dans l’effectif, avec entre autres départs, Hugo Brouzet, Antoine Tissot et Alex Tritta (tous les trois pour Aix) et l’arrivée (outre Valentin), du pivot Adrien Vergely et des arrières droits Hugo Pimenta et le Tchèque Adam Tomasek. Changement également au sein de l’encadrement. Baptiste Malfondet succède à Bertrand Gille à la direction sportive mais surtout, l’Espagnol Asier Antonio transfuge de Frontignan, a la lourde mission de faire aussi bien qu’Erick Mathé, parti vers Montpellier. « Ce qui est intéressant, relève Valentin Kieffer, c’est que même si l’ossature a été conservée avec des éléments qui sont là depuis pas mal de temps, si ce qui a bien fonctionné a été gardé (3èmes attaque et défense la saison passée), on repart sur une page blanche, un nouveau projet. Les nouveaux apportent de nouvelles idées et le coach, une conception du jeu que finalement tout le monde a découvert. Son travail est basé sur la tactique, c’est vraiment technique, précis et le collectif adhère à cette rigueur. Il est aussi exigeant en attaque qu’en défense. En tout cas, à mon niveau, cela me convient parfaitement. En prépa, on a fait beaucoup d’analytique et on a corrigé pas mal de choses. » Le 1er objectif ? Se qualifier pour les 8èmes de finale de la Coupe de France. Ce sera mardi prochain (le 3 septembre) à Besançon. Pas le temps de souffler puisque trois jours plus tard, Chambéry accueillera Cesson en Starligue. Début du marathon de 30 étapes avec le projet ambitieux de caresser a minima le top 5. « On a le potentiel pour viser l’Europe. » Ce que les Savoyards avaient atteint la saison dernière sans pouvoir se qualifier au 2ème tour, pour la phase de groupe. 



Longévité, fidélité et... 
Il ne nous en voudra pas de le qualifier ainsi mais à Chambéry, Pierre Paturel fait partie du mobilier le plus résistant. Comme une armoire massive en mélèze. Le défenseur pur produit alpin (depuis ses jeunes débuts à Bonneville en... Haute-Savoie) entame sa 19ème saison sous les couleurs chambériennes dont la 14ème en tant que pro. Il est parti pour... durer puisque le capitaine a prolongé jusqu'en 2026. Il aura fêté ses 37 printemps. 

... Jeunesse
Valentin Kieffer partagera la cage chambérienne avec Harun Hodzic. Le jeune Bosnien parfaitement francophone, de 11 mois et 5 jours son cadet, est arrivé dans la préfecture de Savoie en 2018. Tout juste majeur, il a gravi les échelons, au point de se retrouver trois ans plus tard, binôme du Suisse Nikola Portner et lors des deux saisons écoulées, du Croate Filip Ivic. Mais cette année, la paire qu'il forme avec Valentin est la plus jeune de l'élite (24 ans et 1/2 de moyenne d'âge). « On s'entend très bien, c'est très fluide, valide le Français. On a des objectifs communs et on discute beaucoup sur les impacts, la manière de gérer les attaquants. J'espère que notre binôme sera très performant pour l'équipe. Il est très curieux et regarde beaucoup ce qui se passe dans le hand. En plus, il est très cool.» 

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