On dit souvent quand dans ces matches des déçus des demi-finales, c’est l’équipe qui en veut le plus qui décroche la timbale. On ne peut pas dire que les Hongroises en ont voulu plus, en tout cas, elles en ont voulu « mieux ». Moins de pertes de balles et plus de gestion dans les moments faibles. Mais surtout, elles possédaient en Katrin Klujber l’arme fatale pour faire exploser les rêves de podium des Tricolores. Si on y rajoute encore, pas moins de 15 ballons perdus, dont le dernier par Laura Flippes et une Sofie Szemerey s’opposant, comme lors du match de poule, brillamment à pas moins de 37% des tentatives tricolores.
Mais ce qui est sans le plus rageant pour les Bleues et leur staff, c’est que les occasions de mettre la main sur le match ont été nombreuses mais quasiment toutes loupées par des Françaises dans les grandes largeurs. Bien trop imprécises dans leurs duels face à la gardienne ou dans leur gestion des pertes de balles. N’arrivant pas à capitaliser sur les arrêts de Laura Glauser. Manquant de percussion sur les tirs longue distance. Toutes les faiblesses entrevues ça et là pendant cet Euro s’étalaient bien trop pour que la France puisse dominer ce match.
Alors elles se sont battues. Cela on ne leur retirera pas ! En défense elles ont fait tout ce qu’elles ont pu. En attaque, dans le sillage du duo Zaadi – Foppa, elles ont bricolé par moment mais trouvant des solutions de ci de là. Et on s’est dit à un moment que tout allait basculer en fin de match, la Hongrie tirant peut-être trop sur les mêmes joueuses. Le 22-21 de la 51° signé Grâce Zaadi sentait bon. Mais cette diablesse de Katrin Klujber va y aller de son doublé pendant que les Françaises retombaient dans leurs dérives précédentes.
Encore un fois l’Euro aura été mi-figue mi-raisin pour les couleurs françaises. L’accession en demi-finale est le sceau d’une compétition réussie. Mais par deux fois terminer à la place du c…, il y a de quoi rager un peu. Mais si cela peut entraîner les même conséquences que sur l’Euro 2022 qui avait été suivi du sacre mondial de 2023, on va signer de suite !
Les réactions (Avec le concours du service de presse de la FFHB)
Sébastien Gardillou : Je suis super fier de mes joueuses, on perd cette petite finale pour la troisième place au bout d’une année civile où elles ont investi énormément, avec un rythme de fou…Qu’est-ce que vous voulez que je dise de plus ? Ce soir encore, ça se joue à pas grand-chose. On nous avait dit qu’on s’était fait enfoncer par le Danemark, par Hansen. Là ce soir, on prend 25 buts, ce qui se rapproche de ce que je vise pour cette équipe. Evidemment, on rate des tirs, c’est une difficulté identifiée, et ce soir encore on en est difficulté. Mais il y a 1% de différence entre les deux équipes, ce 1%, c’est un but. On se dit que ça se joue à rien. Elles ont de la réussite aussi, ce dernier but où Tamara essaye de gratter le ballon, ça peut finir complètement différemment et la tonalité de la compétition n’aurait pas été la même. Encore une fois, je suis fier de ce qu’on a fait collectivement et j’espère qu’on aura d’autres occasions d’aller chercher des médailles.
Grâce Zaadi Deuna : Ma sensation ? Je suis hyper déçue, j’ai l’impression qu’on répète exactement les mêmes erreurs que vendredi. Ce qui me déçoit encore plus, c’est ce qu on a mis en termes d’énergie. Par moments, on arrive à en mettre un peu, à trouver des solutions. Mais sinon…Émotionnellement, ça a été compliqué mais j’ai la sensation que physiquement, on pouvait faire mieux. C’est ce qui rend le truc encore plus compliqué à digérer. Personnellement, je n’avais pas pensé à 2022. On est deux ans plus tard, nouvelle équipe, autre compétition. Mais quand on y pense…Je suis dégoûtée. On a galéré à trouver des solutions, elles en ont trouvé plus facilement, elles nous ont trouvé en nous transperçant. Il faut absolument qu’on soit plus efficaces pour arriver à gagner ces matchs là. Ce qui rend la défaite en pire, là où je nous en veux, c’est qu’on sort en se disant qu’on en avait encore sous le pied. Si tu sors en étant crevée, et que tu perds, c’est le jeu…J’aurais franchement préféré ça. Là on avait le feeling qu’on était bien physiquement et ça fait mal. C’est tellement frustrant. J’espère que ce qu’on vit là, la déception, la frustration, ça va nous nourrir pour le futur. J’aurais aimé qu’on finisse sur une autre note, mais il faut se servir de cet échec. Rien n’arrive par hasard, il faut bosser, regarder ce qui n’a pas été, et avancer. Mais là, tout de suite, ça fait vraiment mal.
A Vienne, Stadthalle D
Le 15 décembre 2024 à 15h15
France - Hongrie : 24 - 25 (Mi-temps : 12-13)
8 775 spectateurs
Arbitres : MM Covalciuc Igor et Covalciuc Alexei
Evolution du score : 2-2 5°, 4-3 10°, 5-6 15°, 7-7 20°, 7-10 25°, 12-13 MT - 14-16 35°, 15-16 40°, 18-18 45°, 20-20 50°, 22-23 55°, 24-25 FT.