Coup de froid sur les Arènes. Thermique, rien que thermique. Le système de chauffage était probablement le seul acteur en sous-régime, ce samedi. En dépit du changement d'entraîneur consécutif à la déroute de l'aller (25-34, le 10 novembre), de l'électrochoc qu'il suppose, le Krim Ljubljana a échoué à climatiser la salle messine. Il n'a provoqué, en vérité, que le début du commencement d'un frisson, quand Ana Gros, à la limite du refus de jeu, puis la future retraitée de l'aile droite Jovanka Radicevic, ont brièvement pris les devants (3-4, 9ème puis 4-5, 12ème).
Avec ou sans Dragan Adzic pour le cornaquer, à domicile ou à l'extérieur, l'ensemble slovène était impuissant à stopper l'invincibilité messine. Accrochées pendant un gros quart d'heure (8-8, 18ème), les protégées d'Emmanuel Mayonnade ont eu besoin d'un seul temps fort pour tendre vers un septième succès en huit journées de C1. Jure Sterbucl, le tacticien visiteur de secours, avait beau le sentir venir (temps mort pris à 10-8, 20ème), il n'a su comment s'en prémunir. Le timing était peut-être inopportun pour sortir Gros et Zaadi, lancer Ngombele et Grbic. Quand celles qui connaissent le mieux l'adversaire (avec Tamara Horacek) ont fait banquette, Anne Mette Hansen, rotation plus fiable (2 buts, 4 assists), et la défenseure Allison Pineau en dépassement de fonction, ont fait boum (12-8, 24ème). Une fois l'écart de quatre buts créé, interdiction de reculer, sauf pour monter à six (19-13 à la 38ème, encore 31-25 à la 54ème).
Si la défense mosellane a lâché du lest en seconde période, chacune a veillé à sa façon sur le bien commun. Seule, Cléopâtre Darleux a compilé le double d'arrêts (10) des deux gardiennes de Ljubljana. Sur la base arrière, Petra Vamos (photo de tête) a combiné altruisme (8 passes décisives) et lâchage de brides dans ses un contre un (4/6). A six et sept mètres, impossible de banaliser la dextérité, la variété de cibles atteintes par Sarah Bouktit (9/10). Laura Flippes a plus que compensé son absence de but par une poignée de passes décisives, l'ardeur au combat qui la caractérise. Partagée, au demeurant, avec Pineau et Chambertin. RAS aussi chez Chloé Valentini, co-meilleure réalisatrice de la partie (9/13).
« Plus homogènes qu'en début de saison »... et ça s'est vu
Une quantité de pertes de balle acceptable, sous la dizaine, complète le tableau du « match très intense », ressenti comme tel par Lucie Granier. Bouktit y voit le reflet de l'époque : « On trouve de la confiance en nous, en notre équipe. On commence à se connaître les unes les autres. Aujourd'hui, on sait qu'on est capables de tenir, de revenir dans certaines situations. » Metz n'a pas eu besoin d'expliciter : à la différence de rencontres antérieures, en championnat de France ou en Ligue des Champions, la pivot et ses copines ont échappé au coup de barre. « On est un groupe beaucoup plus homogène qu'en début de saison », valide l'ailière droit.
Quatorze matches officiels joués depuis la rentrée du 8 septembre, treize victoires. Seul Storhamar (29-29 en Norvège, première journée de C1) a résisté au dernier collectif invaincu en Ligue des Champions. Un leader d'apparence inébranlable (15 points sur 16), qui toise Ljubljana de sept unités au classement du groupe A. La marge sur le dauphin hongrois sera actualisé à l'issue du Ferencvaros – CSM Bucarest dominical. Une nouvelle qualification directe en quarts se dessine. « La première place reste notre objectif », rappelle Granier. Et en se croisant à la sortie des vestiaires, comme dans un open space, Valentini et Horacek se sont dit « A lundi ! » C'est bien beau, les calculs et les projections à l'échelle des clubs, mais il y a un championnat d'Europe des nations à préparer, désormais...
METZ HB – KRIM LJUBLJANA (SLV) : 34-30 (14-11)
Samedi 16 novembre 2024. Arbitres : Mmes Antic et Jakovljevic (SER).
Evolution du score : 3-2 (5') ; 3-4 (10') ; 7-6 (15') ; 9-8 (20') ; 13-9 (25') ; 17-12 (35') ; 21-16 (40') ; 25-20 (45') ; 27-22 (50') ; 31-26 (55').