Procrastiner, non merci. Les Bleues ne sont pas du genre à reporter au (sur)lendemain ce qu'elles peuvent régler du premier coup. En l'occurrence, se qualifier avec un match d'avance pour le tour suivant. Ne pas perdre contre la Suède était la condition d'une cinquième demi-finale d'Euro consécutive. La saine habitude des fins d'année paires, prise à l'édition 2016, se prolongera. Dans la chronologie de ce dimanche à Debrecen, les vice-championnes olympiques rejoignent la Hongrie, pays co-organisateur victorieux de la Roumanie (37-29). Les deux billets pour Vienne étant réservés, favorites et co-organisatrices décideront entre elles de l'ordre de préséance mardi (18 h).
A +8 en faveur de l'ensemble de Sébastien Gardillou (14-22, 34ème), il était tentant de croire l'affaire entendue. De songer à la transhumance entre Debrecen et Vienne, à suivre le cours du Danube à contre-courant. Mais c'eut été trop simple. C'eut été oublier un peu vite que la Suède ne serait pas éjectée d'un carré final sans jouer son va-tout jusqu'au bout. C'eut été oublier la prolongation des Jeux, il y a pile quatre mois (31-28). Aidées tantôt par une supériorité numérique, tantôt par un durcissement de leur défense, l'arrière messine Tyra Axnér (4/8) et ses compatriotes se sont relancées par salves (17-22 à la 36ème, 21-24 à la 41ème). Moins irrésistible que dans le deuxième quart d'heure, celui de l'envol (de 6-6, 14ème à 6-10, 17ème), plus empruntée dans ses enclenchements, l'équipe de France est passée en vigilance jaune. Le code couleur le moins élevé était approprié. Dans le dur, il s'est toujours trouvé un tir coin long de Chloé Valentini (cinq buts sans avoir crevé l'écran) ou un coup de poignet d'Estelle Nze Minko (6/9) pour apaiser, rester sur la trajectoire voulue (24-28, 48ème). Et pour en revenir au postulat de départ, il était préférable d'aborder les dix dernières minutes avec un matelas de six buts (24-30) et Laura Glauser entre les bois. En effet, plus aucune solution offensive n'a dès lors été trouvée (hormis Flippes, pour fixer le score à 27-31), tandis que celle qui avait commencé sa soirée par un nouveau penalty détourné la finissait en sollicitant ses quatre membres pour tout repousser ou presque.
La meilleure version des Françaises avait été montrée avant, dans le plus pur respect des fondamentaux antédiluviens. Défense commandée par Foppa et Nze Minko, jeu rapide exécuté par la capitaine ou Granier, combinaisons efficaces. Avec une dose raisonnée de créativité, telle cette passe renversée de Flippes récupérée dans les airs par Valentini (7-11, 21ème). A 7 mètres, Tamara Horacek a joué au bonneteau avec Bundsen... et gagné à tous les coups. Aucun échec non plus pour Grace Zaadi. L'association des deux demi-centres, option tactique permise par la suspension d'Orlane Kanor (carton rouge direct reçu contre le Monténégro), a montré que l'abondance de biens ne peut nuire. Et le banc était grand ouvert (Grandveau, Coatanéa) pour regagner sereinement le vestiaire (13-19, 30ème).
Dans la gestion des temps forts et faibles, les Françaises s'en sont encore bien sorties. Comme devant les Roumaines, en ouverture de ce tour principal (30-25, jeudi). Sans paniquer, elles ont coché une case supplémentaire dans leur to-do-list de décembre. La ligne du dessous ? Sécuriser la première place du groupe 1, face à un sept magyar de retour dans les hautes sphères du concert international, douze ans après une finale d'Euro perdue contre le Monténégro, et galvanisé par quelques milliers de supporters. Une atmosphère hostile qui n'impressionnera guère les Bleues évoluant ou ayant évolué en Hongrie.
SUEDE – FRANCE : 27-31 (13-19)
Dimanche 8 décembre 2024, à Debrecen (HON). 1679 spectateurs. Arbitres : MM. Brkic et Jusufhodzic
(AUT).
Evolution du score : 2-2 (5') ; 4-5 (10') ; 6-8 (15') ; 7-10 (20') ; 10-14 (25') ; 16-22 (35') ; 19-24 (40') ; 22-26 (45') ; 24-30 (50') ; 25-30 (55').